Le mal-être et la souffrance au travail se développent malheureusement, et ce, pour de multiples raisons. Engendrant de nombreuses conséquences sur les personnes touchées, il est impératif de savoir très vite détecter ce qui nous arrive pour oser mettre fin à ce cercle vicieux. C’est pourquoi, je tiens absolument à vous faire partager le parcours de Nadège FILY. Son témoignage est positif, bienveillant. Nadège ose évoquer des sujets actuels et parfois tabous que sont le bore-out, le haut potentiel, la multipotentialité ou encore l’hypersensibilité. Mais, plus encore, elle nous dit combien il est important d’apprendre à s’écouter pour vivre en harmonie avec soi-même et dépasser le mal-être au travail.
1/ Bonjour Nadège, peux-tu te présenter afin que les Merveilleuses Jacquelines te découvrent ?
Je m’appelle Nadège FILY, j’ai 44 ans. Je suis maman de deux garçons, 15 et 12 ans, et d’une fille de 9 ans. J’habite dans le Finistère, un corps de ferme sur 11 hectares, pour le plaisir et l’amour de la Nature. Mon mari et moi avons 5 vaches « pie noir », un cheval de trait, des lapins, des poules (une vraie arche de Noé !), et nous rénovons une vielle ferme en plus de nos activités professionnelles respectives.
Je suis passionnée d’arts du fil depuis que je suis petite. J’ai été initiée par mon arrière-grand-mère au crochet et au tricot. Comme beaucoup de femmes, j’ai repris les aiguilles à ma première grossesse Et depuis, je n’arrête plus ! J’ai tenu deux blogs sur mes créations textiles et mon apprentissage de la broderie glazig et du patchwork.
2/ Dans l’un des commentaires que tu as laissé sur le blog des Merveilleuses Jacquelines, tu parles du mal-être au travail. Sans briser ton intimité, accepterais-tu de nous en dire plus sur ce que tu as vécu ?
Je suis fonctionnaire territoriale, j’y ai exercé plusieurs métiers. C’est la caractéristique de la fonction publique. On est titulaire d’un grade, mais pas titulaire d’un poste. C’est ce qui en fait sa richesse aussi. C’est ainsi que j’ai pu être médiatrice travaux publics, assistante de communication, chargée de projet voirie, chargée de communication interne et dernièrement formatrice premiers secours et animatrice santé au travail. (A la base, j’ai une licence d’allemand et une expérience d’enseignement du français en Autriche).
A chaque fois, j’ai eu la chance de me former et de partir de zéro. J’ai pu créer mon propre chemin. C’est difficile, mais c’est tellement riche d’expériences ! La page est blanche et on dessine son propre parcours. Pourtant, au bout de quelques années (généralement, deux, voire trois), je sentais la lassitude, l’ennui s’immiscer dans mon quotidien professionnel. Et je ne comprenais pas pourquoi. A chaque fois, je me sentais différente, à la marge. Les collègues vivaient très bien leur job depuis de nombreuses années, et moi, je n’en pouvais plus de répéter les mêmes tâches, les mêmes activités après à peine un an et demi.
3/ Le mal-être au travail et le bore-out sont terribles à vivre. Comment as-tu réussi à identifier ce que tu vivais ?
J’ai compris que j’étais une multi-potentielle hypersensible (c’est un pléonasme !) lorsque mon fils aîné a connu son premier épisode de phobie scolaire en 2018. C’est un garçon extrêmement vif qui savait lire couramment avant son entrée au CP, et qui a connu une scolarité de primaire haut la main, sans rien forcer. Puis un matin de cinquième, alors qu’il allait prendre le car pour aller au collège, il a été pris de violents maux de tête, perte d’équilibre et vomissements. Impossible de monter dans le car. Et cela pendant des semaines. Il a passé des test de QI, et il s’avère qu’il est haut-potentiel. A 14 ans, il avait déjà le fonctionnement intellectuel d’un adulte. Il a donc effectué un saut de classe, passé de la cinquième à la troisième, et fini son collège tranquillement. Avant de sombrer de nouveau en seconde.
J’ai beaucoup lu sur le haut-potentiel, l’hypersensibilité, la multi-potentialité, et j’ai compris que lui et moi étions pareils. En plus de mon mal-être dans mon travail, j’ai dû le porter à bout de bras, batailler avec le lycée, passer pour une mère hystérique qui pense que son fils est le nouvel Einstein. Je voulais juste qu’on nous écoute, et que mon fils se sente bien à l’école. Mais l’école est une machine à formater, et tout ce qui dépasse de la ligne est mal vu. J’ai donc dû le sortir du système scolaire, et l’accompagner pour lui redonner le goût d’apprendre. Je lui donne des conseils sur comment canaliser ses idées, comment les organiser, et lui engrange tout ce qu’il peut retenir, sur ce qui l’intéresse : la Nature, l’Histoire, les découvreurs, la photographie animalière…
3/ Et toi dans tout cela ? Exerces-tu désormais une activité qui fait sens pour toi ? Si oui, quelle est-elle ?
Aujourd’hui, je suis en disponibilité de la fonction publique pour un an. J’ai décidé de créer mon activité, celle qui me ressemblera à 200 %. J’aime apprendre, et j’aime créer. J’aime les arts textiles, la Nature, la photographie, le patchwork.
J’ai envie de partager tout cela avec des femmes qui ont envie de mettre de la magie et de la sensibilité dans leur vie.
C’est pourquoi j’ai créé le blog www.patchwork-facile.com où je partage ce que je sais sur cet art assez peu connu en France. J’ai envie de rassembler une communauté de personnes créatives, que je pourrai accompagner grâce à des membership autour de thématiques textiles. Je souhaite proposer des abonnements au mois pour des mamans qui veulent sortir de leur quotidien et se dégager du temps créatif rien que pour elles, ou à l’occasion des vacances scolaires pour des activités parents/enfants, grands-parents/enfants…
4/ Comment as-tu découvert le blog des Merveilleuses Jacquelines ? Qu’apprécies-tu dans ce blog ?
J’ai découvert le blog des Merveilleuses Jacquelines grâce à la formation d’Olivier Roland. Apprendre à oser vivre de sa passion, quelle belle ambition, et c’est l’objectif que je me suis fixé !
Je trouve que Les Merveilleuses Jacquelines dégage un sentiment profond de bienveillance.
On sent qu’il y a l’envie d’aider et d’accompagner les femmes à se sentir bien dans leur vie. Les portraits sont extrêmement inspirants, cela est devenu un rendez-vous incontournable pour moi !
Bravo Laura, et continue comme ça !
5/ Merci Nadège. Ton message me touche beaucoup. Pour terminer, quel message positif souhaiterais-tu transmettre aux femmes qui se posent la question du « sens de leur place au travail » ?
C’est difficile de donner des conseils car chaque situation est tellement différente ! Ce que je retiens de ces dernières expériences professionnelles, c’est que l’on ne peut pas aller contre sa propre nature. Apprendre à se connaître et à bien vivre avec les qualités de ses défauts (!), c’est le travail de toute une vie.
C’est essentiel d’écouter sa petite voix, d’écouter son corps pour enfin vivre en harmonie avec soi-même.
N’oubliez jamais de prendre soin de vous.
LaurA
Si vous souhaitez apprendre le patchwork en ligne et découvrir l’univers de Nadège, rdv sur :
Et pour retrouvez d’autres portraits inspirants, la Rubrique Rencontres d’Ici & d’Ailleurs est ici.
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Bravo pour ce nouveau portrait, et oui il faut savoir écouter son corps et vivre en harmonie avec soi même. J’attends le prochain portrait.
Merci pour ton commentaire Martine. J’ai pris le temps d’une pause…avant mes prochains articles. Promis, je reviens vite !