Si l’heure était arrivée de découvrir ou redécouvrir ces « petits commerçants » qui donnent une âme à nos villes et villages. Et si nous prenions le soin d’apprendre à connaître ces commerçants qui n’ont finalement rien de « petit » hormis la taille de leur structure. Pour la plupart, ils ont, le cœur grand et l’amour de leur activité chevillée au corps. Parce que je crois sincèrement aux vertus de l’authenticité, parce que j’aime ces gens qui font du bien, j’ai choisi d’ouvrir une Galerie de mes « Coups de 💛 ». Pour débuter, je vous propose de découvrir Démons et Merveilles, une boutique déco extra-ordinaire. Valérie, sa fondatrice, fait partie de ces « belles personnes » à l’âme pure. Son cabinet de curiosités est à son image. Partons vite destination Démons et Merveilles shop !
1/ Bonjour Valérie, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Valérie DELARUE, j’ai 50 ans (et oui !). Je vis, depuis 17 ans, à Bourg Achard en Normandie avec mon « petit camarade » et je suis l’heureuse maman de Camille (30 ans cette année), d’Amaury (20 ans) et Titouan (18 ans).
Pendant près de 20 ans, j’ai travaillé à la FNAC de Rouen. Mais, lorsque le numérique est arrivé, j ai bien senti qu’il allait falloir s’adapter. Mon emploi était menacé et j’avais envie de faire quelque chose pour moi. Bien que l’esprit d’équipe me plaisait beaucoup, je ne souhaitais plus travailler pour un patron. Je me suis donc réorientée en suivant une formation à l’école des fleuristes de Paris. Dans la foulée, j’ai créé ma boutique, Courant d’Herbe, que j’ai tenue durant 7 ans. Ce fut ma plus belle expérience professionnelle. J’ai adoré !
En 2010, nouvelle orientation avec Totem, une boutique de prêt-à-porter que j’ai tenue durant 7 ans avant de revenir à mes premières amours, la déco, avec Démons et Merveilles.
2/ Comment est né le concept de ta boutique déco Démons et Merveilles ?
A l’origine, avant Courant d’Herbe, je rêvais d’une boutique de jouets. Mes enfants étaient petits et je leur racontais beaucoup d’histoires. J’adore Tim Burton, les trolls, les histoires de sorcières, de monstres et toutes ces choses que l’on oublie généralement en grandissant. Moi, je vis toujours dedans.
Après mon expérience compliquée avec Totem, une opportunité s’est présentée : celle de monter un dossier de candidature pour ouvrir une boutique. Sans me mettre la pression, j’ai donc réfléchi et proposé le concept de boutique qui me correspondait et qui me ferait vraiment plaisir. Et j’ai gagné ! Mon projet fut retenu par la mairie qui était à l’origine de l’offre. Le plus drôle c’est que deux banques me suivaient alors que j’avais préparé mon dossier plus par jeu que par conviction (je ne pensais pas que je serais choisie). Et voilà, en suivant mon instinct, j’ai plongé dans cette nouvelle aventure.
Je voulais un lieu atypique (je n’aime pas beaucoup ce mot car on y met tout et n’importe quoi). Pour moi, cela signifiait : un endroit qui ressemble aux commerces du chemin de traverse de Harry Potter. Je voulais des araignées au plafond, de beaux livres, des objets un peu magiques, des trucs qui posent des questions, qui vous ramènent à vos 5 ans.
Je voulais que la boutique interpelle. J’aime les lieux et les objets qui ont des choses à dire. Je n’ai pas choisi la facilité. La boutique n’est pas comme toutes les autres : blanche et grise. Certaines personnes détestent mais ça n’est pas grave. Car ma boutique est celle dont je rêvais. Elle a une âme, un caractère qui lui est propre.
3/ Dis-nous en plus Valérie. Que peut-on trouver à Démons et Merveilles ?
Démons et Merveilles c’est un « mix and match » de déco, de cadeaux pour adultes qui n’ont pas vraiment grandi, des ados attardés dans mon genre ! Et c’est ce que j’adore. Avec cette boutique, je rencontre plein de gens « rigolos », un peu perchés et c’est juste génial !
Démons & Merveilles a été pensé comme un cabinet de curiosités où les objets les plus variés se mêlent et se marient. Il y a de jolis carnets, des décorations faites-mains, des peluches, de la vaisselle, des crânes, des cadres photos, des luminaires, des sulfures, des petites voitures en tôle, des objets fabriqués par des créateurs ; qu’ils soient normands ou du monde entier ; de Rouen à Haïti.
J’aime raconter aux clients l’histoire de ce qu’ils achètent car, ici, chaque objet a une raison d’être là. Il a une histoire, il répond à un coup de cœur.
Pour prolonger, j’aimerais ajouter des objets de brocante pour ce supplément d’âme qu’apportent les objets qui ont vécu. C’est aussi une façon de donner une seconde vie à ces objets. Je souhaiterais aussi proposer des bijoux à histoire et de beaux livres, retravailler avec Harpo, une marque de bijoux amérindiens que j’adore, ou encore avec Jalan Jalan.
3/ Comment vis-tu le confinement, une période inédite pour les commerçants ? As-tu mis en place des nouveautés ?
J’ai la chance de vivre a la campagne et d’avoir le soleil. J’ai un jardin et mes deux fils avec moi. C’est donc plutôt agréable.
Il ne me manque que ma fille. Je crois que c’est la première fois que l’on reste aussi longtemps sans se voir. M
ais on s’envoie des petits messages tout le temps.
Du point de vue professionnel, j’ai eu très peur au début. Puis, je me suis dit que c’était l’occasion de lancer l’@shop de mon site qui était prêt mais que je n’alimentais pas. J’ai donc beaucoup travaillé sur mon @shop ainsi que sur Instagram et Facebook pour garder le lien avec mes clients.
Je pense que, dans tout ce qui nous arrive, il y a du positif à tirer. Ce temps libre et cette situation m’ont permis de commencer à développer la vente en ligne. Cela ne remplacera pas la boutique car je tiens absolument au contact clientèle mais c’est un complément impératif. La vente en ligne augmente de plus en plus. C’est incontournable. Je crois que si, nous, petits comme
rçants, ne prenons pas ce virage, nous sommes morts !
Nous avons la chance d’avoir des boutiques physiques. Le client qui commande sur notre site peut avoir une totale confiance. Nous ne sommes pas virtuels. Je crois que c’est une force à exploiter et les réseaux sociaux nous permettent de le faire très facilement.
4/ As-tu un message positif que tu souhaiterais nous faire passer ?
Il faut croire en ses rêves ! Je ne serai jamais riche mais toute ma vie j’ai exercé des boulots que j’aimais !
Ça n’a pas toujours été simple. Ce n’est toujours pas simple. Ma retraite ne se fera pas sous un cocotier à compter mes billets mais ça n’est pas grave ! Au delà des difficultés, j’ai toujours des projets. Les épreuves ont cette faculté de nous pousser à chercher, à trouver des solutions pour vivre ce qu’on a vraiment envie de vivre. Je n’ai pas tout réussi mais je n’ai aucun regret et encore une foule d’idées pour les 15 ans qu’il me reste à travailler.
Pour finir, je crois qu’on a le droit de tomber, de se tromper, de pleurer, de pester, de râler mais on doit se relever et vivre ce que l’on veut. Je crois que si on fait les choses honnêtement, que le but ultime n’est pas l’argent ou je ne sais quelle valeur ridicule, on peut y arriver.
Si on a la chance d’être en bonne santé alors rien ne doit nous arrêter.
Il me semble que nous sommes en train de changer de modèle de société. Pour être sincère, les traders de Wall Street ne sont pas mes héros et Kim Kardashian n’est pas pas mon modèle ! Un vieux sage indien a dit que notre argent ne nous servirait à rien lorsque nous aurons tout abîmé, tout détruit : les animaux, la flore et la nature. Je crois qu’il a raison.
Je fais du commerce avec mon cœur et mes valeurs. Car, je crois que c’est à nous, petits commerçants, de redonner du sens à ce que nous vendons. Il faut se recentrer sur la qualité, la durabilité et les conditions de travail des gens qui fabriquent. J’essaie vraiment de privilégier les petits créateurs et les entreprises travaillant avec respect et éthique. Je veux, à Démons & Merveilles, vendre du rêve, du rêve propre.
5 / Comment faire pour retrouver tes produits ou passer commande ?
Démons et Merveilles se situe au 58, Grande Rue à Grand Bourgtheroulde (dans l’Eure, en Normandie). La boutique est ouverte du mardi au dimanche midi.
Pour les commandes à distance, c’est ici la @shop. Même durant le confinement, les livraisons sont assurées.
Démons et Merveilles est aussi sur Instagram, Facebook et Pinterest.
Voilà une histoire authentique comme je les aime. Une femme qui croit en ses rêves et les met en œuvre. Avec Démons & Merveilles, Valérie ne cherche pas à ressembler à tout le monde. Elle ose dire qui elle est, ce qu’elle aime. Elle met en valeur les artisans dont elle partage les valeurs et offre de l’inédit à ses clients. Pour toutes ces raisons, Démons et Merveilles est, selon moi, une boutique déco extra-ordinaire.
Alors, pour vous faire plaisir et soutenir Valérie, je vous encourage à partager cet article et à vous rendre sur son @shop.
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Prenez soin de vous et n’hésitez pas à lire ma série de portraits « femmes inspirantes » pour garder la pêche !
En bonus, une vidéo live de la boutique. Les images sont souvent plus parlantes que les mots !