Passer le cap du changement de dizaine, horreur ou bonheur ? Que cela soit à la vingtaine, trentaine, quarantaine, cinquantaine, soixantaine, l’âge est perçu différemment selon les gens. Certains l’oublient, d’autres le revendiquent. Quoi qu’il en soit, le temps s’écoule de manière inéluctable. Dans cet article, nous essaierons de comprendre ce qui se joue dans notre rapport à l’âge et en quoi le changement de dizaine est une étape à passer.
Comment définir son âge ?
L’âge chronologique
Il y a une donnée à laquelle nous ne pouvons échapper, c’est notre âge chronologique. Celui-ci est défini par notre date de naissance. Alors, inutile de tricher sur votre gâteau d’anniversaire en retirant quelques bougies afin de paraître plus jeune. L’âge chronologique est votre repère objectif.
D’accord, mais franchement avons-nous la sensation de vivre de la même façon que notre famille ou nos voisins du même âge ? Ne vous est-il jamais arrivé de dire : “Il·elle ne fait pas son âge !”
L’âge biologique
Qu’on le veuille ou non, la santé est l’un des facteurs primordial pour évoluer sereinement au fil des années. Et de nombreux paramètres peuvent influencer la qualité de notre vieillissement : nos gènes, notre métabolisme, la qualité de notre alimentation, nos activités physiques, le stress, la qualité de notre sommeil, l’exposition à des substances toxiques dans notre vie courante, etc. Ainsi, notre âge biologique (ou physiologique) peut être identique, inférieur ou supérieur à notre âge réel. Il en est de même pour notre cerveau.
L’âge subjectif
Dans nos sociétés contemporaines et développées, nous faisons plus facilement référence à notre âge subjectif. Cette notion a été mise en lumière par la sociologue Zéna BLAU en 1956. L’âge subjectif est celui que nous avons l’impression d’avoir (et non celui noté sur notre carte d’identité !). De façon globale, la “cohabitation” de nos âges réels et subjectifs dépend de ce que nous vivons et ressentons. Notre environnement, nos activités, notre situation sociale, nos aspirations et notre état de santé nous font sentir plus ou moins âgés.
Pourquoi parle t-on d’un cap à passer ?
Si notre âge subjectif est celui que nous ressentons, alors pourquoi le passage à une dizaine supérieure serait il difficile ?
Le flou générationnel
De nombreux psychosociologues ont montré que nos sociétés actuelles vivent dans un “flou générationnel”. Les enfants grandissent plus vite, les retraités sont désormais des hyper-actifs, l’adolescence commence à 12 ans, les hommes de 70 ans se marient avec des femmes trentenaires qui n’ont pas encore d’enfants, les cinquantenaires vont au Hellfest, les quadras portent des Converse et des jeans déchirés, etc. Tous les codes ont changé. Les tranches d’âges (chronologiques) ne veulent plus rien dire.
L’image de soi
Les années passant, notre corps change. C’est l’apogée des premières ridules (cette terminologie apaise la taille de ces sillons sur mon visage), cheveux blancs, relâchement musculaire et cette difficile récupération d’un lendemain de fête. Je ne vous parle même pas de la première fois où l’on nous appelle “Madame” ! Soyons honnête, notre égo de jeune fille en prend un coup !
Pour les hommes, les changements se situent surtout au niveau de leurs analyses (cholestérol…), de la calvitie naissante, des poils blancs sur la barbe, etc.
Que nous ayons 28 ans, 40 ans ou 52 ans, que nous soyons femmes ou hommes, le sentiment est le même. Nous ne voulons pas nous voir changer ni nous voir vieillir. Le miroir devient le reflet du temps qui s’est écoulé. Et, d’une certaine manière, du temps qu’il nous reste à vivre.
Le temps passe si vite
Combien de fois se dit-on : “Vivement les vacances ! Hâte que le soleil revienne ! Vivement notre prochain dîner avec les copains ! Vivement ma future promotion ! ” Avec l’impatience de ces moments, défilent les semaines, les mois, les années. Et nous nous réveillons un beau matin en nous disant que dix ans sont déjà passés. Alors, paradoxalement, nous voudrions arrêter le temps. Nous voudrions ralentir nos vies pour pouvoir vivre tout ce qui nous reste à vivre !
L’heure des bilans à chaque changement de dizaine
Chaque dizaine a son lot de questionnements et/ou attentes dont voici une courte liste (loin d’être exhaustive).
A la trentaine
Après des années d’aventures et découvertes, c’est souvent le souhait de se stabiliser, de fonder un foyer et peut-être d’avoir un enfant qui se matérialisent. L’heure de devenir “responsables” diront certains.
A l’occasion du sondage que j’ai réalisé sur la Page Facebook des Merveilleuses Jacquelines, voici ce que Séverine a accepté de nous transmettre : “La vingtaine-trentaine, c’est celle des questionnements professionnels mais aussi personnels et familiaux.”
A la quarantaine
La fameuse crise du milieu de vie. Ce moment où s’exprime le besoin d’un bilan : ce que je veux, ce que je ne veux plus, quel sens a ma vie, etc. Selon l’expression consacrée, c’est aussi à 40 ans que les hommes font leur “crise” de mâle en besoin de séduction. Les femmes, quant à elles, se sentent plus que jamais épanouie dans leur féminité et sexualité.
Pour Manou : “40 ans est un cap (potentiellement à mi-parcours). Sois tu regardes en arrière pour faire un point sur ta vie avec ses joies et ses peines, soit tu regardes en avant en te disant : « Il y a encore tant de choses à faire, à découvrir, tant de rencontres pour te faire grandir et tant de proches à aimer ». Je suis d’un naturel optimiste et j’ai opté pour la seconde. Je vous écris en période de confinement (Covid19), la cinquantaine approche (dans 6 mois) et je reste sur cette même vision de la vie : il est essentiel de vivre sa vie plutôt que de rêver celle des autres.”
A la cinquantaine
Les enfants commencent à prendre le large et c’est l’heure où les couples se retrouvent…ou se disloquent. Les changements physiques et hormonaux sont une nouvelle étape à franchir. Car, il faut apprendre à se sentir toujours aussi séduisant·e ou attirant·e.
Ce passage a notamment été difficile pour Phil qui nous explique que : “la cinquantaine représente le passage du col vers la vieillesse. L’officialisation biologique d’être un vieux !”
Cathy, quant à elle, nous confie qu’à 50 ans : “le poids des années se fait sentir et le corps change très vite.”
A la soixantaine
Alors qu’on se sent toujours actif à 60 ans, la maladie, la dépendance et la fin de vie de nos propres parents commencent à s’immiscer dans nos pensées. 60 ans est aussi l’âge où l’on pense au temps libre, à tout ce que nous pouvons faire quand il nous semble bon de le faire. Une nouvelle forme de liberté.
En quoi le changement de dizaine a du bon ?
L’introspection est une opportunité
Oui, l’introspection a du bon. Savoir se poser pour faire un bilan et s’interroger sur nos choix de vie est une opportunité. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a pas UNE façon de vivre. Il n’y a pas de modèle parfait. Et il n’y a pas d’âge pour vivre ce qu’on a envie de vivre.
A chaque âge, une tranche de vie
Parce que la vie est un mouvement permanent, nous avançons avec elle. Nous nous adaptons à ses aléas et gagnons en “philosophie”. Changer d’âge n’est pas un couperet. Mais simplement l’occasion de comprendre, qu’avec le temps, nous nous connaissons de mieux en mieux, nous apprenons à nous aimer tel que nous sommes.
La réalisation de soi
Comprendre nos besoins et nos envies permet d’opter pour des choix qui nous permettent de réaliser NOTRE vie. Avancer en âge nous permet de profiter de nos expériences passées pour apprendre et se réinventer.
L’occasion de faire la fête
Et s’il fallait trouver des excuses pour s’amuser, une transition telle que le passage à une dizaine supérieure est une magnifique occasion de rassembler les personnes qui nous sont chères. Festoyer, lâcher prise, être entouré·e, se dire combien on s’aime, voilà de magnifiques raisons de fêter notre anniversaire !
Mon conseil
L’avancement en âge est un fait objectif. Notre rapport à celui-ci est, quant à lui, beaucoup plus subjectif et personnel. C’est pourquoi, quelle que soit la dizaine à passer, profitons-en pour faire un zoom positif sur nos vies. Cicatrisons nos douleurs, assumons nos choix et réalisons nos envies pour l’avenir. Il n’y a que nous qui puissions VIVRE NOTRE VIE. Personne ne le fera à notre place. Alors vivons-la pleinement en fonction de nos besoins et aspirations.
Les Sist’Eure ont un projet fou pour le cap de leur quarantaine. Découvrez lequel dans cet article.